Gaming Fatigue
En cette rentrée 2014, j’ai été pris d’une espèce de micro-dépression vidéo-ludique, que les anglo-saxons appellent “gaming fatigue”.
Habituellement toujours partant pour me lancer dans un jeu vidéo, et ayant de l’appétit pour un grand nombre de genres différents, je me suis retrouvé dans un état bizarre où suivre mes podcasts habituels sur les jeux rétro arrivait à capturer mon attention, mais l’activité de jouer à un jeu n’arrivait pas à me retenir plus de quelques minutes.
C’est un état très étrange que de chercher à se dégager le plus de temps possible, mais de ne rien faire de plaisant du peu de temps dont on dispose.
Puis m’a pris une lubie, pendant mes trois semaines de vacances parti sans la moindre console portable : j’avais envie de rejouer à Skyrim, en faisant un type de personnage que je n’avais jamais fait : un perso corps à corps, bien optimisé et min-maxé comme il le fallait. J’ai pris grand plaisir à regarder différentes vidéos expliquant les différentes options sur YouTube, j’ai élaboré dans ma tête mon perso et les choses à faire en priorité dans le jeu, j’ai rongé mon frein en attendant de rentrer chez moi pour pouvoir enfin mettre mes plans en action.
Et puis finalement, une fois que je me suis retrouvé le pad en main, mon projet n’a tenu que deux heures avant de me faire mourir d’ennui. C’est sans doute un peu de ma faute, vouloir min-maxer dans un jeu qui est plutôt pensé pour être exploré librement sans se soucier de chiffres et de performance était une mauvaise idée, mais la passion m’avait quitté.
Le week-end suivant, j’ai revendu ma xbox 360 à la boutique du coin, pour une misère en bons d’achats, et sans regrets. J’ai à peine attaqué le jeu 3DS dans lequel j’ai investi une partie de mon avoir.
Il me reste donc une Wii-U, avec une dizaine de jeux (l’ensemble des jeux qui m’intéressent sur la plate-forme à l’heure actuelle), et une 3DS, plus une collection de consoles rétros planquées dans une remise, en mal d’une télévision à tube cathodique.
Mais la Wii-U est une petite machine formidable, qui restaure petit à petit mon envie de jouer. D’abord grâce à sa manette munie d’un écran. Ce gimmick permet de jouer à la console sans utiliser la télévision. C’est parfait pour se faire une petite partie dans un coin, ou allongé sur le canapé pendant que ma chère et tendre regarde un programme.
Ensuite parce qu’elle a une bonne petite ludothèque de jeux de qualité, plus un service de jeux anciens à télécharger (NES / SNES / GBA). Je suis en train de refaire petit à petit Super Metroid et Earthbound dessus, et ces jeux me ramènent à mes 15 ans.
Il y a évidemment une autre recette que la nostalgie Nintendo pour se remettre d’une petite fatigue. Faire autre chose. Courir, lire des romans, lire des bédés, voir des amis. Réapprendre à ne plus compter les minutes de liberté qui nous restent à optimiser, et essayer de profiter d’autres plaisirs.
Et écrire.